Binckbank Tour: quelle occasion manquée pour De Bie et Vantomme !
- Publié le 15-08-2018 à 23h05
- Mis à jour le 15-08-2018 à 23h23
À Anvers, Sean De Bie et Maxime Vantomme ont laissé passer une chance unique de remporter une course du World Tour Sean De Bie et Maxime Vantomme ont très mal dormi la nuit passée, on peut en être certain. Les deux Belges, membres chacun d’une formation procontinentale, sont en effet passés tout près d’un succès dans le World Tour, qui aurait pris l’allure de la plus belle victoire dans leurs carrières respectives.
Entre Aalter et Anvers, à l’occasion de la 3e étape du BinckBank Tour, tout le monde imaginait que les sprinters obtiendraient une deuxième opportunité, après le chrono de mardi enlevé largement par le Suisse Stefan Küng. L’étape avait débuté par une habituelle échappée au long cours de cinq hommes, constituée dès le 4e des 175 kilomètres, et la logique voulait que Maxime Vantomme (WB Aqua Protect Veranclassic), Sean De Bie (Verandas Willems-Classic), Matej Mohoric (Bahrain Merida) et les Néerlandais Taco van der Hoorn et Jesper Asselman (Roompot) soient revus dans la finale avant un nouvel emballage massif, après celui de lundi.
Le quintet s’octroya 4:40 d’avantage maximal, mais c’est une mauvaise estimation du peloton qui entama trop tard une véritable poursuite, combinée à l’excellente collaboration des fuyards, qui leur permit de rester hors d’atteinte de la meute.
En tête, Matej Mohoric, le plus costaud, tenta sa chance à cinq reprises. L’ancien champion du monde des juniors (2012) et des espoirs (2013) dut pourtant accepter à chaque fois le retour de ses compagnons de fugue, sous l’impulsion de Sean De Bie. Mais dans le dernier kilomètre, le Néerlandais Taco van der Hoorn profita d’une incompréhensible neutralisation de ses rivaux.
Pour le Néerlandais, victime l’hiver dernier d’une très sérieuse commotion cérébrale qui l’empêcha de rouler durant six mois, avant de ne reprendre que récemment, c’est un succès de résurrection.
"Mohoric a essayé de boucher le trou avec De Bie et moi dans la roue", explique Maxime Vantomme, un des deux grands battus du jour. "La situation était idéale, mais Mohoric a coincé et j’ai compris que c’était fini pour la gagne. Je savais que celui qui tenterait de revenir sur van der Hoorn avait de toute façon perdu. Je suis resté dans la route de De Bie qui a pris les devants trop tôt dans le sprint, ce qui m’a permis de le sauter sur la ligne. Je pense que j’ai joué et perdu, mais j’ai quand même signé une deuxième place dans une course du World Tour et j’en suis très content."
Ce qui n’est pas le cas de Sean De Bie. Celui-ci a perdu sur les deux tableaux, la victoire d’étape et le classement général où, parmi les cinq coureurs échappés, il occupait la meilleure place au départ à Aalter. Devancé par Vantomme, il perd deux secondes de bonfications qui lui auraient offert le maillot vert de leader.
"C’est un cauchemar", reconnaît le coureur anversois, deuxième du général à une seconde d’un Matej Mohoric que les gros bras vont devoir aller chercher ces prochains jours, vu son talent. "J’avais prévu d’attaquer dans cette étape, il y a une semaine déjà. Je savais qu’on pouvait conserver un avantage avec une finale très technique. Mohoric et van der Hoorn étaient les plus forts. Malheureusement, je n’ai pu profiter de leur travail. J’ai décidé de ne pas me mêler aux sprints intermédiaires pour me focaliser sur la victoire d’étape (il a ainsi laissé de précieuses bonifications au nouveau leader sans même tenter la moindre accélération dans les trois sprints du kilomètre en or). Je me sentais fort pour le sprint…"